Bigophone
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Aller à : Navigation, rechercher
Un petit ensemble bigophonique : à gauche la grosse caisse avec cymbales, le percussionniste chante pour suivre la musique, à droite : deux bigophones. L'embouchure du bigophone du milieu est placée perpendiculairement à l'ouverture du pavillon de l'instrument. Caricature d'Henriot parue dans Le Journal amusant, le 17 mars 1894[1].
Fabrication artisanale moderne d'un bigophone.
Adaptation du kazoo au cornet en papier.
Ce bigophone terminé peut servir de chapeau de Carnaval. On peut le décorer avec de la peinture[2].
Les bigophones au grand concours international de musique de Puteaux en août 1900[3].
Les bigophones à la Mi-Carême au Carnaval de Paris 1888[4].
Les sociétés bigophoniques au Carnaval de Paris 1902 sur les Grands Boulevards[5].
Le bigophone ou bigotphone est un instrument de musique populaire et carnavalesque appelé ainsi du nom de son inventeur en 1881, le Français Bigot. Nom auquel est ajouté le suffixe -phone, voix. Initialement il est inventé pour le comique Bienfait, qui chante « Méli-Mélo » à Ba-Ta-Clan[6]. Pour son invention, Bigot s'est inspiré du mirliton, qu'il a perfectionné.
L'usage du bigophone, durant plus de cinquante ans, est extrêmement répandu en France et Belgique. Dans ces deux pays, des goguettes, par centaines, s'organisent en fanfares de bigophones appelées sociétés bigophoniques ou simplement fanfares sans autres précisions. Chaque fanfare a son costume caractéristique, qui peut être comique. Des magasins vendent des assortiments complets de douze instruments pour former des fanfares[7]. Il arrive aussi qu'on les fabrique soi-même.
Les fanfares de bigophones se produisent joyeusement un peu partout, dans les petites comme dans les grandes villes. Elles défilent notamment au Carnaval de Paris pour la Mi-Carême. Participent à de nombreux concours de bigophones, des rassemblements musicaux, comme le grand festival-concours de trompettes, trompes de chasse, estudiantinas, bigotphones, tambours et clairons de Puteaux, le 15 août 1900[3]. Ou se rassemblent dans des réunions bigophoniques, comme le Grand festival de bigophones de 1929 à Châtellerault[8], ou le festival national des sociétés bigophoniques de 1933 à Gennevilliers[9].
Pour rythmer la musique, des percussions, grosse caisse et cymbales, sont utilisées pour accompagner les bigophones et jouent un rôle important[10]. Pour suivre les airs, le percussionniste chante tout en jouant de ses instruments.
Les fanfares de bigophones peuvent faire appel à d'autres instruments classiques : bugle, clarinette, etc.[11] En 1892, dans la première fanfare des Beaux-Arts de Paris, on trouve, avec les bigophones, un tambour et une clarinette[12].
Des compositeurs se spécialisent pour créer des arrangements de musique pour bigophones. Chaque morceau comprend quatre parties, pour quatre voix[13]. Il existe même des morceaux composés directement pour le bigophone, comme l'Hymne bigophonique de la Brême, écrit pour la fanfare de la Brême Bigophonique de Bourré.
Le bigophone est aujourd'hui bien oublié par le grand public. Le mot lui-même n'évoquant souvent plus pour lui que le téléphone.
Sommaire
[masquer]
* 1 Terminologie
* 2 Invention et développement
* 3 Date de l'invention du bigophone
* 4 Description du bigophone
* 5 Les sociétés bigophoniques
* 6 Liste de sociétés bigophoniques
* 7 La fête bigophonique
* 8 Les concours de bigophones
* 9 Les bigophones vus par « Le Temps » en 1887
* 10 Une expérience perdue
* 11 Un mouvement carnavalesque de masses
* 12 Le premier congrès des bigophones
* 13 Les bigophones dans la vie sociale
o 13.1 Les bigophones à la Fête nationale française
o 13.2 Déménagement d'artistes en 1896
o 13.3 Bigophones et musique traditionnelle
o 13.4 Les bigophones et la grève
o 13.5 Les bigophones et le sport
o 13.6 Les bigophones patriotiques
o 13.7 Les bigophones dans les mariages
o 13.8 Les bigophones dans les fêtes de la commune libre de Montmartre
o 13.9 Le bigophone « instrument national »
o 13.10 La première fanfare des Beaux-Arts
o 13.11 Bing Crosby réinvente le bigophone
* 14 Les bigophones dans le monde
* 15 L'affaire des Rantanplans d'Ivry
* 16 Costumes des sociétés bigophoniques
* 17 Longévité des sociétés bigophoniques
* 18 Le recul des sociétés bigophoniques
* 19 La disparition des sociétés bigophoniques
* 20 Le mépris du bigophone
* 21 Vers un renouveau des sociétés bigophoniques ?
* 22 Notes et références
* 23 Documentation
* 24 Articles liés
* 25 Lien externe
Terminologie[modifier]
Dictionnaire des dictionnaires, Paris 1895[14].
Bigotphone est à l'origine une marque déposée par Bigot son inventeur.
Le mot évolue par la suite en se simplifiant et perdant son « t » d'origine.
En 1935, on trouve dans L'Humanité le mot « bigophones » abrégé en « bigots », en conservant curieusement le « t » oublié par ailleurs du mot d'origine[15].
On utilise régionalement le mot bigotphoneux ou bigophoneux à la place de l'habituel bigotphoniste. Cela arrive, par exemple, à Poitiers ou, encore aujourd'hui, à Châtellerault.
Le son nasillard des voix dans les premiers téléphones rappelle le son des bigophones. Ce qui a fait que le mot bigophone commence très tôt à être utilisé familièrement pour désigner le téléphone. Le bigophone d'origine étant aujourd'hui oublié, le terme a fini par désigner pour la plupart des gens exclusivement le téléphone. Bigophoner signifiant téléphoner. Le mot bigophone étant même contracté en bigo.
Invention et développement[modifier]
« L'Académie culinaire » ou « les Étourdis », une société bigophonique parisienne aux instruments en formes de denrées alimentaires, aux fêtes de la Mi-Carême 1906[16].
Les mirlitons de la foire de Saint-Cloud vus par Honoré Daumier[17].
Les Bigotphonistes de Montfermeil vers la fin des années 1920 : quinze hommes de tous âges, une femme, six enfants, une grosse caisse, des cymbales et des bigophones.
La célèbre société bigophonique rennaise Les Coupe-Eau, fondée en 1900, fête Noël en 1913[18].
Le 16 août 1895, G. Davenay fait pour Le Figaro, le récit de l'invention et du développement du bigotphone[13] :
Dans les fêtes champêtres qui battent leur plein en cette saison d'été, aux alentours de Paris, le programme des attractions ne manque pas de signaler, à côté des couronnements de rosières et des sports plus ou moins athlétiques, ce numéro qui eût profondément intrigué, il y a moins de dix ans : Grand concours de sociétés bigotphoniques !
La bigotphonie fait rage. D'où nous vient-elle ?
En droite ligne du modeste mirliton de la foire de Saint-Cloud[19].
Voici comment :
En 1884, un brave sculpteur-ornemaniste, mécanicien à ses heures, écoutait au concert Bataclan une chanson comique intitulée la Clarinette. Au refrain l'interprète portait à sa bouche une clarinette de carton et était censé en tirer des sons enrhumés, tandis qu'à l'orchestre la véritable clarinette jouait pour lui. L'effet drolatique porterait bien davantage, pensa le spectateur, si le chanteur se servait véritablement de son simulacre, mais pour cela il faudrait un instrument dont tout le monde pût jouer sans études. Et ce refrain célèbre lui revint en mémoire :
Mad'moisell', pour s'en servir
Il suffit d'une leçon !
Ah ! jouez du mirlitir,
Du ton, du mirliton !
La semaine suivante, à une noce où il était invité, l'ouvrier chanta lui-même la chanson de Bataclan en s'accompagnant d'une clarinette de son invention. Il avait emmanché, au bout du cylindre de carton, une sorte de sifflet où la pelure d'oignon mirlitonesque était remplacée par une mince baudruche et présentait, par conséquent, une assez grande solidité. On pouvait souffler là-dedans toute une nuit sans dégâts. L'instrument obtint un grand succès de gaîté ; après la chanson il servit, en l'absence du piano, à faire danser les convives. Le lendemain, les camarades en demandèrent un semblable à l'inventeur ; puis les cafés-concerts s'en mêlèrent, les fabricants de cotillons, les entrepreneurs de cavalcades carnavalesques, etc.
Bigot, ainsi se nommait l'ouvrier, venait de faire une véritable trouvaille. Non seulement il avait posé le premier jalon d'une petite fortune, mais il mettait la musique à la portée de ceux qui ne la savent guère.
Tout d'abord, on rechercha dans les bigotphones la bizarrerie des formes, la joie de tirer à l'improviste un air d'un saucisson ou d'un pain de quatre livres. Mais les malins s'aperçurent qu'en dehors de ces plaisirs de mascarade, on pouvait leur demander quelque chose de plus. Suivant la capacité des chambres de résonance, ils rendaient des sons aigus ou graves, suffisamment divers pour constituer une assez grande variété de timbres. Il était donc possible d'organiser des orchestres avec parties, et quantité de bons jeunes gens nourris dans les chorales et autres orphéons s'empressèrent d'ajouter cette corde à leur lyre.
Aujourd'hui, ils sont comme cela une dizaine de mille, à Paris seulement et une centaine de mille par le monde entier, qui soufflent dans les trompettes, petites ou grandes du père Bigot. L'autre dimanche, à la fête d'Antony, dix Sociétés formant un ensemble. de plus de trois cents bigotphonistes étaient représentées. Il y avait en première division : l' Espoir du XIVe arrondissement, les Fin-de-Siècle des Batignolles, l'Amicale de Belleville. En seconde division les Excentriques de Montmartre, les Sans-Soucis Parisiens, les Joyeux du XVIIIe, la Fanfare de Choisy-les-Rosières, les Souffle-à-Mort de Saint-Ouen, les Amis du XVIe arrondissement, les Joyeux Boulotteurs de Montmartre.
Le diable, c'est qu'on commence à leur tourner un peu la tête avec l'empressement qu'on leur témoigne. Ils exportent. Ceux de Vichy se rendirent l'hiver dernier à Nice, où ils enlevèrent un prix de mille francs en espèces dans un concours de lecture à vue. Quand on peut lire à vue, on n'a plus besoin de mirlitoner dans de grandes pipes.
Tel n'est pas l'avis d'un certain nombre d'artistes de l'Opéra qui se réunissent périodiquement dans une brasserie de la rue des Martyrs pour se livrer aux douceurs de la bigotphonie. Le chef d'orchestre de cette division supérieure ne serait rien moins qu'un des hautbois de notre Académie nationale de musique.
D'autre part, des compositeurs spéciaux arrangent la musique pour bigotphone. Chaque morceau comprend quatre parties, pour quatre voix. Enfin l'étranger, jaloux comme toujours des lauriers de la France, s'est emparé de la découverte. C'est le Brésil qui tient la corde, puis vient l'Australie. Depuis l'an dernier, les îles Carolines s'en mêlent à leur tour.
Enfin, les derniers paquebots pour Madagascar ont emporté des cargaisons de fanfares en carton, destinées à amuser nos soldats en route. Il serait curieux que nos pioupious entrassent à Tananarive le bigotphone aux lèvres,
En jouant du mirlitir,
Du ton, du mirliton !
Date de l'invention du bigophone[modifier]
A quelle date est inventé le bigophone ?
Les dates indiquées dans livres et articles varient : 1883, 1884 ou 1881.
Comme la Fédération bigophonique en 1931 s'apprête à fêter le cinquantenaire de l'invention avec Bigot fils[6], la date est certainement 1881.
La date 1883, souvent indiquée, correspond peut-être à autre chose dans l'histoire de l'instrument : par exemple le début de sa fabrication et commercialisation à grande échelle.
Description du bigophone[modifier]
Ajustage d'un kazoo à un cornet en papier pour faire un bigophone.
Bigophone 4.jpg
Bigotphone 2.jpg
Bigotphones vendus dans le commerce en 1927[7].
« Instrument de musique en carton inventé par M. Bigot. Il se compose d'une embouchure et d'un cornet de carton auquel on peut donner toutes les formes[14]. »
On chante dedans en faisant tut-tut-tut. Le son de la voix se répercute sur un petit morceau de papier mince genre papier à cigarette ou papier de soie qu'elle fait vibrer tendue sur une ouverture latérale. On obtient une amplification déformée et nasillarde de la voix de l'instrumentiste qui fredonne l'air.
Le carton dont sont faits les bigophones est du carton-pâte, comme cela est précisé dans les vœux ironiques du journal Le Gaulois à deux nouvelles goguettes en 1922 :
... et nous souhaiterons prospérité à ces sociétés qui, au prix où est le cuivre, se contentent de faire du bruit avec des instruments de carton-pâte[20].
En 1898, Maurice Méry écrit[21] :
Bigotphone vient tout simplement de Bigot, l'inventeur de ces instruments que certains savent rendre harmonieux.
Ce brave homme, un des mille petits industriels ingénieux comme Paris seul en produit, eut le premier l'idée de donner au mirliton – car ce n'est pas autre chose – des formes ou drolatiques, ou inspirées des instruments de musique.
Le premier il réunit un groupe de fervents, sachant la musique, auxquels il fit exécuter des morceaux d'ensemble, chacun jouant la partie d'un véritable instrument.
Il demeurait et demeure encore, je crois, rue Vieille du Temple, en face de l'Imprimerie Nationale[22].
Il a vécu de son invention, mais je ne crois pas qu'elle l'ait enrichi.
Et Charles Géhin ajoute[21] :
La maison Bigot existe à Paris ; son industrie prospère et lui a valu, je ne sais sous quelle rubrique, une vingtaine de récompenses très appréciables aux expositions où elle s'est manifestée. Signe des temps : elle se défend avec vigueur contre la concurrence allemande.
J'ajoute, pour terminer cette contribution à l'histoire du bigotphone, que des compositions musicales ont été arrangées spécialement pour les orchestres formés de ces singuliers instruments.
Dans ce répertoire où la note gaie domine, on est quelque peu surpris de trouver notre hymne national et le Chant du départ.
Les bigophones sont souvent munis de pavillons amplificateurs imitant plus ou moins l'aspect des vrais cuivres. Il en existe également de toutes formes : animaux, légumes, etc. et toutes couleurs. Certains bigophonistes fabriquent eux-mêmes leur instrument.
Leur usage est à la portée de tous. En jouer est facile. C'est même une référence de facilité instrumentale. Comme l'écrit Le Temps en 1909 à propos de pratique musicale : « M. Clémenceau n'a jamais tenté d'exécuter, même au bigophone, la plus facile des mélodies[23] ».
En 1900, Étienne Darquet écrit dans L'Avenir Bigotphonique, Organe officiel de l'Union Bigotphonique de France[24] :
Pris individuellement, le bigotphone, qu'il représente une contrebasse, un alto, une clarinette ou un piston, ne donnera toujours que le son de la voix plus ou moins sonore, suivant la forme de l'instrument, et (c'est là le principal avantage du bigotphone) timbré par le titillement de l'embouchure ; titillement qui permet à une personne ayant une voix blanche, voire même désagréable à l'oreille, d'avoir le même timbre qu'un chanteur de profession. Je crois avoir démontré clairement que toute personne aimant à chanter peut faire un bon bigotphoniste.
Les bigophones ont remporté un succès massif et foudroyant. Si on adapte à un kazoo même juste un simple cornet en papier, l'amplification du son est déjà telle qu'il ne s'agit plus du tout du son d'un kazoo, mais de celui d'un bigophone. L'effet d'un ensemble nombreux est impressionnant.
On lit, dans la description des célèbres bals costumés du Courrier Français à l'Élysée Montmartre, dont le premier a lieu en 1887[25] :
Pendant les intervalles des danses, il y eut divers intermèdes : entrée des orgues de Barbarie, celle des guitaristes du Nouveau Cirque, l'orchestre Abyssin, la marche triomphale de trente bigophones jouant : En rev'nant de la Revue et les Pioupious d'Auvergne[26], un menuet dansé par les danseuses des Folies Bergères, des ombres vivantes naturalistes. ...
À côté du premier bigophone populaire, en carton, apparaissent aussi des bigophones luxueux, comme ce « Bigophone Américain cuivre nickelé. Double vibreur imitation du saxophone, 15 francs » dont on trouve la publicité dans Le Petit Parisien en 1925[27].
Le bigophone initialement a vocation d'être un instrument très bon marché. Il existe aux côtés d'autres articles festifs comme le chapeau de clown pointu en carton bariolé et n'a pas plus vocation de durer dans le temps.
Durant plus de quarante ans, les bigophones sont pourvus d'embouchures en carton ou bois que l'humidité détériore. Ils sont vulnérables et fragiles, car la membrane vibrante et le reste de l'instrument ne font qu'un. Ce qui signifie que si la membrane est déchirée, le bigophone est inutilisable et fini à la poubelle. Cette situation va changer en 1927.
Cette année-là, on lit dans le catalogue d'un magasin parisien d'articles festifs[7] :
Nouveautés Sensationnelles pour les Bigophonistes
Une embouchure en métal blanc amplifiant le son remplaçant les embouchures en bois. Cette embouchure très pratique ne peut s'abimer ni par l'humidité ni pour aucune cause et la membrane vibrante se remplace à volonté, donc plus d'instruments aphones, tous donneront le maximum de son — ce sera un potin infernal.
Prix de chaque embouchure Stentor..................................................................................... 5 frs.
Ce qui est plutôt cher pour l'époque.
Le bigophone reste aujourd'hui un instrument très bon marché. Réalisé artisanalement avec un kazoo, une feuille de papier fort, du ruban adhésif et quelques agrafes, son coût de fabrication en juillet 2011 est d'à peine quatre euros.
Les sociétés bigophoniques[modifier]
La Société Bigophonique des Bords de la Creuse « La Pépie » à Tournon-Saint-Martin. Un chercheur local, M. Pélegrin, a retrouvé les noms de tous les musiciens.
Tenue carnavalesque pour la Lyre Joyeuse d'Avoine : nœuds papillons géants, chemises fantaisie d'une grande audace pour l'époque, gibus avec foulard décoratif.
Les Bigophoneux Sauséens, société formé par les joueurs de boules de Sauzé-Vaussais. Les instruments ont des formes inspirées de cuivres classiques. Un pavillon de gramophone a aussi été récupéré. Grosse caisse et cymbales rythment la musique.
Canotiers et tenues estivales pour l'Amicale bigotphonique chartraine qui pose sur les marches du grand théâtre de Chartres.
En janvier 1904, la société bigophonique parisienne les Fin-de-Siècle des Batignolles, organise son 13e banquet annuel dans les salons du restaurant Coquet 80 boulevard de Clichy[28].
Échos de sociétés bigophoniques en 1907 qui vont participer chaque année au Carnaval de Paris, avec lanternes vénitiennes et bigophones[29].
Peu après l'invention du bigophone, les sociétés chantantes ou goguettes s'en emparent pour former des sociétés bigophoniques.
Jean Frollo, dans un article intitulé Paris qui chante, paru dans Le Petit Parisien le 18 janvier 1898, fait le récit de la naissance de ces ensembles festifs[30] :
Vers ce même temps (1883[31]), un industriel inventait ou perfectionnait ces instruments de carton qui, au Carnaval, remplissent de leurs sons nasillards les rues et les carrefours. Les Sociétés bachiques ne tardèrent pas à s'emparer de ces instruments pour former les plus étranges orchestres. La première Société dite des Bigotphones date de 1885. Un an plus tard, quelques typographes de la rue Vieille-du-Temple fondaient la Société des Typo-Cartophones. Le boulevard de Strasbourg, qui avait déjà une Fanfare Volapück, eut bientôt ses bigotphonistes. Montmartre créa sa Fanfare excentrique. Belleville adjoignit à ses Sociétés amicales les Bigotphonistes Rigolos. Le onzième arrondissement eut ses Zingophonistes ; le faubourg Saint-Denis, la rue Boulle, les rues Julien-Lacroix et Michel-Lecomte l'imitèrent, et d'autres encore, si bien que l'on ne compte actuellement pas moins de trente Sociétés bigotphoniques dans Paris et sa banlieue. Alfort a la Bamboche, Stains les Altérés, Pantin la Gaudriole, Saint-Ouen les Rigolos de Cayenne[32]. Villemomble, Saint-Maur, Aubervilliers, Billancourt ont également suivi le branle. On ne sait trop où s'arrêtera cette bizarre expansion de la gaieté populaire qui se mêle partout aux rasades et aux chansons.
Ces sociétés sont très nombreuses. Elles jouent un rôle très important, notamment dans le Carnaval de Paris qui déplace des foules énormes.
Le Journal des débats politiques et littéraires parle des bigophonistes le 29 août 1898[33] :
Nous avons depuis hier une nouvelle fédération : la fédération nationale des bigophonistes de France.
Un bigophone, c'est un mirliton perfectionné ; un bigophoniste, un artiste qui se sert d'un instrument en carton.
La première Société de bigophonistes fut créée en 1884 par M. Le Borgne[34] ; elle comprenait de joyeux fêtards dont le but principal était de faire beaucoup de bruit et d'organiser des parties de campagne. Aujourd'hui nous avons 24 sociétés de ce genre. Chacune a pris un nom de circonstance. Citons au hasard : les Combattants de la Mélancolie de Gonesse, les Sans-Couacs de Saint-Ouen ; les Philosophes de la Bastille ; les Joyeux Boulotteurs ; les Pas-Bileux ; les Souffle-à-Mort ; les Pieds de vigne de Montreuil.
Les bigophonistes font partie de la vie de la société. En 1896, à l'Alhambra de Marseille, Paule Page chante la noce à Bigophone[35]. En 1898, à Paris, au théâtre des Folies-Dramatiques, est joué une Folie-Revue en trois actes et neuf tableaux de Monréal, Blondeau et Numès où apparaît dans la distribution un « chef bigophoniste[36] ». En 1910, le mot est mentionné dans une chanson Bouffons l'Air !, consacrée au Carnaval de Montpellier et due à Paul Rictus[37] :
Et la foule hurlante et bigarrée des masques,
Aux sons du bigophone ou des tambours de basque
Entonnent cet air
Au roi « Bouffe-l'Air » :
En 1922, l'organe officiel de l'Union nationale des combattants prend un ton comique. Il critique les Compagnies de chemin de fer qui accordent des réductions aux sociétés sportives ou musicales. Et les refusent aux anciens combattants qui veulent se rendre en pèlerinage sur l'ancienne ligne de front. Alors... anciens combattants, pour obtenir des réductions, devenez bigophonistes ![38]
Il y a des bigophonistes partout, dans les grandes villes comme les petites et à la campagne. Certaines fanfares bigophoniques animent des quartiers, d'autres sont célèbres à l'échelle d'une ville, comme les Coupe-Eau ou la Gaieté Bigophonique Rennaise à Rennes[39]. La renommée de la fanfare bigophonique d'un village peut s'étendre bien au delà de sa région. Ainsi, par exemple, en 1932, la Brême Bigophonique de Bourré, dans le Loir-et-Cher, est invitée à Pornichet en Loire-Atlantique[40] :
... nous apprenons que notre société des Fêtes (de Pornichet) organise une nouvelle distraction, pour le dimanche 18 septembre courant, avec le concours de la société La Brème Bigophonique de Bourrée (L.-et-C.). Ce groupement important et joyeux qui comprend 60 exécutants défilera dans nos avenues centrales en jouant ses meilleurs morceaux et donnera un concert, place de la Mairie.
Au recensement de 1931, Bourré compte 1 007 habitants et Pornichet 2 697 habitants.
Il existe certainement des sociétés bigophoniques aux colonies, dans l'Empire français. Un « bigophoniste émérite » apparaît dans une nouvelle comique parue en 1928 dans les Annales africaines et le Turco, Revue politique et littéraire de l'Afrique du Nord[41].
Liste de sociétés bigophoniques[modifier]
Article détaillé : Liste de sociétés bigophoniques.
Établir une liste des sociétés bigophoniques n'est pas facile et cette liste ne peut pas être exhaustive. Il y avait des milliers de sociétés bigophoniques, dont au moins 400 à Paris. Beaucoup n'ont laissées aucune traces écrites ou autres.
L'article Liste de sociétés bigophoniques indique les noms de 116 sociétés bigophoniques.
La fête bigophonique[modifier]
La « fête bigophonique », animée par les bigophones, devient un genre de fête en soi. Le Petit Parisien annonce le 12 novembre 1910[42] :
Le Kremlin-Bicêtre (tramway place du Châtelet). — Ce soir, au préau des nouvelles écoles, fête bigotphonique, bal.
Les concours de bigophones[modifier]
Extrait du Courrier Orphéonique rubrique du journal Le Petit Parisien, 21 juin 1892[43].
Le Petit Parisien, 4 juillet 1898[44].
Le Petit Parisien, 8 juin 1931[45].
Des documents conservés témoignent de l'existence et l'importance des concours de bigophones :
En juillet et août 1892, lors de fêtes musicales organisées à Maisons-Alfort, le concours de bigotphones s'inscrit au côté des concours classiques de trompettes, musiques d'harmonie, fanfares et orphéons[43].
En 1896, on peut lire le compte-rendu de la participation d'une jeune société bigophonique à un concours organisé à Argenteuil[46] :
Première sortie des « Frères de la Côte »
La Société Bigotphonique de création récente « Les Frères de la Côte » composée d'éléments de l'Union musicale, vient de faire sa première sortie avec un succès surprenant, à Argenteuil, dimanche dernier.
Cette jeune société à rapporté du pays cher au piccolo les prix suivants :
En exécution 2e prix : une superbe palme en vermeil et des félicitations à son habile chef, M.Hugenot.
Prix unique défilé : une médaille en vermeil.
Ces prix sont exposés chez M. Felten, rue de la Mairie, où tout le monde peut les admirer.
Felten ! ce que son cœur doit battre au souvenir de nos anciennes victoires à la vue de ces beaux prix.
UN IVRYOPHONE.
Sur Internet on peut voir la médaille du concours de bigophones de Milly-La-Forêt en juillet 1906[47]. On peut aussi voir une carte-postale montrant la fanfare de bigophones de Trifouilles-les-Nénés, fanfare châtelleraudaise, qui pose devant l'Hôtel de ville de Châtellerault avant de partir participer au concours de Chauvigny les 15 et 16 août 1908[48].
Le concours de bigophones est une attraction, comme la fête foraine, le tir aux canards ou la retraite aux flambeaux. Le Petit Parisien annonce, parmi les fêtes des environs de Paris du dimanche 11 septembre 1904[49] :
Joinville-le-Pont (gare de l'Est-Bastille). — Festival, concours bigotphonique, bal.
Le même journal écrit le 27 juin 1908[50] :
La société bigotphonique « les Pas Bileux », de Levallois-Perret, organise un concours de bigotphone pour le 14 juillet 1908. Des prix en espèces, des palmes, des médailles, seront distribués aux sociétés victorieuses.
En 1898, on rencontre un concours de grimaces au nombre des épreuves possibles à un concours de bigophones[44]. Une trentaine d'années plus tard, en 1926, les concours paraissent avoir pris une tournure beaucoup plus « sérieuse ». La gaité et l'amusement en font peut-être les frais[51] :
Le concours de classement de l'Union musicale des Sociétés bigophoniques s'est déroulé au préau des écoles. rue des Épinettes, sous la présidence de M. Copigneaux, conseiller municipal. Le jury était composé de MM. Lefaix, professeur de musique ; Bastien, président directeur du groupe musical du 11e arrondissement ; Negri, directeur de l'harmonie du 7e, et Martin-Grosset. chef d'orchestre. Dix-neuf sociétés ont été classées. Après l'exécution par toutes les sociétés de la Marche d'ensemble, sous la direction de M. Blondeau, secrétaire général, la distribution des prix eut lieu. Citons, parmi les sociétés lauréates : la Grappe a raisin, les Étourdis de Paris, les Gais Lurons de Montreuil, les Sans-soucis Montmartrois, les Rigolos de Gennevilliers et les Bons Vivants de Brunoy.
Les concours de bigophones occasionne un procès à Paris en décembre 1901. Son compte rendu donne plusieurs précisions à leur sujet : ils ont alors lieu en province et sont régionaux. On apprend aussi que dans les ensembles bigophoniques sont interprétés des solos et que la société de la Turquoise compte 200 membres, tous commerçants, et jouant en amateurs[52] :
Le gendre du président de la République, M. de Saint-Prix, était appelé hier, pour la première fois, à présider l'audience de la septième chambre supplémentaire du tribunal civil.
Une société de bigophones, « la Turquoise », composée de deux cents commerçants dilettantes sur les instruments en carton avait assigné en dix mille francs de dommages-intérêts un de ses anciens membres, M. Moreau, marchand de vins de profession, et solo bigophone à ses moments perdus, pour avoir retenu illicitement chez lui les bigophones des bigophonistes et avoir ainsi privé ceux-ci de toutes les médailles et récompenses qu'ils auraient pu obtenir en province dans les différents concours musicaux régionaux.
Il est à croire que les motifs invoques par les membres de la « Turquoise » ne devaient être ni très pertinents, ni très concluants, puisque M. le président de Saint-Prix a donné lui-même lecture d'un long jugement, aux termes duquel il déboutait les demandeurs de leur instance.
Les bigophones vus par « Le Temps » en 1887[modifier]
En 1896, la société bigophonique le Hanneton Légumivore joue sur des bigophones en formes de légumes qui sont exposés dans son local de la rue de Belleville[53].
Le Temps écrit le 14 juin 1887[54] :
Les bords de la Marne, en cette saison, et le dimanche surtout, voient éclore une foule d'inventions destinées à l'amusement des Parisiens en rupture de ville. Elles sont généralement plus bizarres qu'amusantes et ne plaisent guère qu'à la campagne. Mais il convient cependant d'en excepter une, celle des « bigophones ».
Qu'est-ce que les « bigophones ? »
Depuis trois ou quatre ans vous n'avez pas été sans remarquer des instruments de musique en carton, aux formes étranges, aux proportions énormes ce sont des bigophones. Leur nom leur vient d'un simple vendeur de « trompes et de bouquins » sur les champs de foire, M. Bigot, qui eut un jour l'idée de régénérer les musiques de cirque, qui l'horripilaient.
En moins de vingt-quatre heures il révolutionna toutes les fanfares, toutes les musiques instrumentales.
Pour jouer d'un « bigophone » quelconque il n'est point nécessaire de connaître ses notes. Il suffit de savoir un air et de le chanter dans un instrument en carton. Il va sans dire que les voix de basse chanteront dans des instruments décorés des noms de basson, baryton, bambardon, goliath, monstre, etc., et que les autres souffleront dans des chalumeaux, des flageolets, du musettes, des clarinettes, des trompes, des ophicléides, des serpents, des cornets, des pistophones, etc. Que tous ces noms n'effrayent pas les amateurs. Les « bigophones » ne diffèrent les uns des autres que par leurs formes baroques, excentriques mais il n'existe pas deux manières d'en jouer : il suffit de chanter dans l'embouchure. L'inventeur a fondé des Sociétés qui luttent entre elles dans des concours ayant surtout pour objet de parodier ceux des fanfares sérieuses. C'est un concours de bigophones qui avait lieu hier après midi à la Pie, petite commune située sur les bords de la Marne, près du parc Saint-Maur[55].
Pendant toute la journée, sous une tente dressée en plein soleil, les Sociétés ont concouru. Naturellement, promeneurs et canotiers s'arrêtaient devant ces musiciens soufflant dans des instruments en formes de serpents, d'escargots, de cheminées de locomotives, et emplissant les rives de la Marne de leurs sons nasillards. Le soir a eu lieu la distribution des récompenses. Le premier prix a été décerné à la Société des bigophones, dont la bannière verte était ornée de nombreuses médailles ; le deuxième prix, aux Excentriques de Montmartre ; le troisième prix, à l'Amicale de Belleville.
Une expérience perdue[modifier]
Bigotphone en forme de cochon[7].
Les sociétés bigophoniques ont existé par centaines, durant des dizaines d'années. Elles ont rassemblé des milliers de bigophonistes, se retrouvant dans des fêtes et concours. Il y avait également un très grand nombre de pratiquants individuels plus ou moins expérimentés.
Il existait certainement des techniques et pratiques de jeux qui s'inventaient et se transmettaient directement.
Pratiquement la totalité de ce patrimoine est perdu et reste à retrouver.
Un mouvement carnavalesque de masses[modifier]
Les bigophones ferme la grandiose cavalcade du Bœuf Gras 1897[56].
Extrait du catalogue d'un magasin parisien en 1927. Il assure que : Peu sont les communes qui n'ont point actuellement leur société de « Bigophonistes[7] »
La muse de la Fédération des bigotphones de la région parisienne 1928[57].
Yvette Boiteau, muse des bigotphones des provinces de France 1930[58].
Bigophone en forme de bouteille de vin. Tout en jouant on peut faire semblant de boire et se saouler[7].
Les bigophones de Bourré en déplacement à Pornichet en 1932[59].
Les bigophones sont très présents dans les carnavals.
En 1900, ils escortent la Reine des Reines de la Mi-Carême parisienne.
Le 22 mars, Le Petit Parisien écrit[60] :
Ce soir, à l'Opéra, dernier bal masqué. Ouverture des portes à minuit.
A une heure, entrée du cortège des Gueux des Halles et de la Reine des reines, précédé de la fanfare des Bigotphones.
En 1902, cent étudiants parisiens costumés soufflent dans leurs bigophones le jour de la Mi-Carême[61] :
La Mi-Carême. — On se rappelle qu'à la suite des dissensions qui se sont produites dans l'Association des étudiants, celle-ci ne participera pas officiellement cette année à la cavalcade des marchés de la rive gauche. Mais un groupe d'étudiants a organisé un cortège dont voici la composition :
Autour d'une bannière ornée du dragon de Siegfried et portée par un étudiant monté sur un âne, une centaine de jeunes gens costumés en magistrats de la Cour d'appel et du tribunal civil, dont plusieurs montés sur des ânes, souffleront dans des bigophones les airs du quartier Latin. Ce cortège partira vers midi de la galerie des Machines ; il se disloquera sur la place de l'Odéon.
Deux sociétés bigophoniques, dont celle des Étourdis de Paris, participent de façon marquante au cortège de la Mi-Carême au Carnaval de Paris 1906[62].
Le 1er avril de la même année les bigophones sont également présents à l'autre grand cortège du Carnaval de Paris, la Promenade du Bœuf Gras[63] :
Précédé d'un tambour-major, qui mesure au moins deux mètres de haut, de tambours, de clairons et escorté de pains, de gigots, de bouteilles de vin blanc gigantesques et de marmitons bigotphones, voici le char de l'Escargot. Il représente un énorme escargot, de dix-huit mètres de long, parfaitement imité.
A la Cavalcade de la Mi-Carême 1936 à Saint-Malo défile un char de la Gaité Bigophonique et deux sociétés bigophoniques : les Cadets bigophoniques et la Gaieté Bigophonique du Clos-Cadot[64].
Les sociétés bigophoniques rassemblent du monde et aiment se costumer, y compris en dehors de la période du Carnaval, comme cela apparaît dans cette annonce parue en pages intérieures du journal parisien Le Matin le 7 août 1937[65] :
Festival de musique de bigophone à la Porte Clichy
Le comité d'initiative du 17e arrondissement organise, a la porte Clichy, pour ce soir, à 21 h. 30. et dimanche à 15 heures, un grand festival de musique de bigophone costumé auquel prendront part vingt-cinq musiques et plus de huit cents musiciens.
Le premier congrès des bigophones[modifier]
Le Figaro annonce le 16 août 1898[66] :
Le congrès des bigotphones.
Il manquait à la série. On nous l'annonce pour la fin du mois. Il se tiendra à l'auberge du Soleil d'or, au fond du vieux quartier du Marais.
Mais Thérésa y assistera-t-elle ? Voilà la question qui tenaille en ce moment les bigotphones parisiens.
Thérésa, l'excellente et célèbre Thérésa, en prenant sa retraite des cafés-concerts, n'avait, en effet, nullement renoncé à la gaieté française, et c'est avec joie qu'elle reçut, il y a quelques années, le titre de présidente des « camaros bigotphones d'Asnières ».
Les bigotphones, on le sait, sont ces fanfares comiques d'instruments en carton affectant toutes les formes d'animaux, d'outils, de fruits, de légumes, de grands hommes et produisant des concerts les plus extraordinaires que l'on puisse rêver.
Paris ne compte pas moins de quatre cents fanfares bigotphones d'au moins vingt exécutants chacune, et c'est par milliers qu'elles pullulent en province, dans le Midi surtout.
La première fanfare de bigotphones fut fondée le 1er août 1885 et reconnue par arrêté préfectoral de M. Gragnon, contresigné par M. Lozé[67], le 19 octobre de la même année.
Le prochain congrès a pour but la formation d'un syndicat des bigotphones de France : Thérésa, fondatrice de plusieurs de ces fanfares, sera proclamée présidente d'honneur.
Les bigophones dans la vie sociale[modifier]
Les bigophones sont présents partout. Ils ne participent pas qu'au Carnaval.
Les bigophones à la Fête nationale française[modifier]
Le Petit Parisien écrit, le 14 juillet 1898[68] :
Vers neuf heures et demie, une aubade a été donnée devant la rédaction du Petit Parisien, rue d'Enghien, par la société orphéonique du dixième arrondissement ; les Pas Bileux, fanfare bigotphonique du onzième arrondissement ; la Lyre bigotphonique et la Gaudriole de Pantin.
Les Sociétés, qui étaient escortées par des porteurs de lampions et de torches de résine, et que suivait une foule nombreuse, ont obtenu un franc succès.
Déménagement d'artistes en 1896[modifier]
En 1896, au moment des fêtes franco-russes à l'occasion de la visite des souverains russes en France, des artistes montmartrois transforment leur déménagement en parade au son des bigophones[69] :
Un groupe de peintres montmartrois changeait de locaux, à l'aide de sept charrettes.
Chacun d'eux, sur le chef, arborait fièrement d'énormes chapeaux de formes bizarres, au sommet desquels s'érigeaient fièrement des petits drapeaux aux couleurs françaises et russes.
(...)
En tête de ce singulier cortège, quelques amis de la bande brandissaient, qui des drapeaux, qui des palettes et jusqu'à de longs pinceaux de décoration, de ceux-là même avec lesquels on brosse les décors des théâtres.
Le défilé se terminait par un groupe de bigotphonistes « mirlitonnant » la Marseillaise et l'Hymne russe.
Bigophones et musique traditionnelle[modifier]
Le 18 février 1937, dans la rubrique Les provinces à Paris du journal Le Temps, consacrée aux activités des sociétés régionalistes parisiennes, on lit[70] :
Berry. — « Cercle amical du Cher et de l'Indre ». Samedi, 20 h. 30, mairie du 6e, gala au profit de la caisse de vacances. Concert avec le concours de la compagnie Fernand Painvin, de Mlles Lucie Rauh et de Mme Joseph Bernard, de M. Daniel Cauquis et d'une société bigophonique. Bal de nuit. Vielles et cornemuses.
Les bigophones et la grève[modifier]
En 1924, dans un conflit social, on retrouve les bigophones venant supporter les ouvriers grévistes des boulangeries[71] :
La grève des boulangers
Les grévistes ont passé l'après-midi d'hier en famille au bois de Boulogne Les ouvriers boulangers en grève, pour une fois, abandonnant la Bourse du travail, se sont réunis avec leur famille, hier après-midi, au bois de Boulogne, sur la pelouse de Bagatelle où ils se sont amusés à chanter et danser au son des mandolines, des pistons et des accordéons.
Vers 18 heures les membres du comité de grève, après une audition de bigophone, ont accordé le repos dominical aux grévistes pour aujourd'hui et leur ont donné rendez-vous au prochain meeting qui aura lieu, demain lundi à 15 heures à la Bourse du travail.
Les bigophones et le sport[modifier]
Les bigotphones ont aussi leur place dans le monde et les événements sportifs.
Le 7 mars 1891, à la soirée qui suit le banquet du club de vélocipédie d'Agen, les bigotphones sont présents[72] :
Tout le monde se lève alors, et l'on se rend au siège du Club, café Rune, où un punch est servi aux invités.
Là, la soirée a été des plus charmantes. Grande surprise lorsque les bigotphonistes MM. G. Thomas, F. Durand et Borel ont fait leur entrée dans la salle et nous ont joué plusieurs morceaux comiques fort applaudis. Puis MM. Filliol, Borel, et de Blessebois se sont fait applaudir dans des morceaux de chant et des exercices d'équilibre.
On lit dans le compte-rendu du Critérium national des jeunes, en janvier 1928[73] :
Les organisateurs avaient eu la bonne idée de réserver un autobus aux journalistes et à certains officiels. Le départ eu lieu rue Rossini. Le sympathique Berretrot, et son immense bigotphone firent une entrée très remarquée.
Les bigophones patriotiques[modifier]
Le 8 juillet 1900, la Société bigotphonique anime, avec d'autres, le grand concours de gymnastique organisé par la municipalité de Montreuil-sous-Bois et la fédération régionale des Sociétés de gymnastique[74]. À l'époque, gymnastique et préparation militaire sont liées. Et beaucoup rêvent à la revanche de la défaite de 1870 contre l'Allemagne :
A deux heures, les quarante sociétés de gymnastique qui prenaient part à la fête se sont réunies à la porte de Montreuil, rue de Paris, d'où, précédées par les sociétés musicales, l'Alliance musicale, la fanfare l'Amicale et la Société bigotphonique, elles ont défilé par les principales rues de la ville pour se rendre à la place du Marais, de Villiers, où avaient lieu le concours d'ensemble et la distribution des récompenses.
Dans une tribune richement décorée, élevée sur la place, on remarquait MM. Lefèvre, sénateur ; Pierre Richard, député ; Hémard, conseiller général de la Seine, maire de Montreuil ; Squeville, conseiller général de la Seine, maire de Fontenay-sous-Bois ; Renaud, maire de Vincennes ; de nombreux officiers de réserve et de l'armée territoriale en tenue, etc., etc.
Après avoir défilé avec une régularité parfaite aux accents de la marche le « Régiment de Sambre et Meuse », jouée par toutes les musiques ; les gymnastes ont exécuté les mouvements d'ensemble, recueillant les applaudissements de tous les spectateurs.
En octobre 1920, dans le Journal des mutilés & réformés, des anciens combattants et des veuves de guerre, on relève la participation des bigophones à une cérémonie patriotique :
La visite au monument de la guerre de 1870-71 à Avron, haut lieu de la défense de Paris, se fait avec trois ensembles de musique : l'Alfortvillaise, les tambours et clairons des sapeurs-pompiers du Perreux et de Neuilly-Plaisance ; deux associations d'anciens combattants : les Vétérans de 1870-71 (20e section de Paris et 528e section de Neuilly-Plaisance) et l'Amicale Bigophone de Neuilly-Plaisance[75].
Les bigophones dans les mariages[modifier]
Durant plus de cinquante ans, les bigophones ont animé les fêtes de mariage en France.
Maurice Dreyfous nous décrit un ensemble de bigophones à un mariage avant 1900[76] :
La dernière fois que je vis ce grand érudit, ce grave magistrat, c'était à Argenteuil. Arrêté sur le bord de la Seine, il avait pris place sur un char à banc où hommes et femmes, les gens d'une noce, avaient fait échange de leurs coiffures respectives, et composaient un orchestre ultra fantaisiste.
Et portant sur sa tête vénérable un bonnet qui n'était nullement carré, Charles Desmaze soufflait à pleines joues dans un énorme bigophone bariolé.
Le 18 mars 1934, les bigophones marchent en tête du cortège reconstitué d'une noce villageoise normande typique, lors d'une fête à Clichy[77] :
A l'occasion du 25e anniversaire de la fondation de leur société, les « Normands de Clichy » se sont réunis hier, en un banquet suivi d'une sauterie, dans une salle de la rue du Bois.
Le clou de la fête fut un défilé costumé, auquel prirent part une cinquantaine de membres de la société. Le thème choisi était la reconstitution d'une noce villageoise.
Le cortège, qui parcourut diverses artères de la ville, avait à sa tête le garde champêtre, une fanfare de bigotphones, le facteur, les gendarmes et les pompiers fermaient la marche.
Les bigophones dans les fêtes de la commune libre de Montmartre[modifier]
Le bigophone accompagne les fêtes de la commune libre de Montmartre en juillet 1922[78] :
Fort heureusement il fit beau, quoique lourd, et le soir on put danser joyeusement au son du bigophone.
Le bigophone « instrument national »[modifier]
Le bigophone instrument national de la Commune libre de l'Ile Saint-Louis, qui s'apprête à se doter d'un émetteur radio en 1924[79] :
On sait que les habitants de l'île Saint-Louis se sont organisés, l'hiver passé, en commune libre, à l'instar de la population montmartroise.
Le nouvel « État » possède son armée, sa flotte, son église et son doge, ses monuments historiques ; il ne lui manquait plus qu'une station de T. S. F.
(...)
Bientôt donc les Ludovisiens s'enorgueilliront d'une station « transcontinentale ». qu'on entendra de part et d'autre des rives fleuries de la Seine, bien au delà de leurs limites territoriales. On assure que le broadcasting y sera en honneur et bientôt sous l'indicatif 8... (chut ! c'est un secret d'État), il nous sera donné sans doute d'entendre quelques concerts radiophonés de bigophone, l'instrument national, comme on sait, de la Ludovisie,
La première fanfare des Beaux-Arts[modifier]
La fanfare des Beaux-Arts en 1889[80].
Les Bigophones de Tournon, chanson de la Société Bigophonique des Bords de la Creuse « La Pépie », à chanter sur l'air de : « Sur la route de Dijon[81] ».
Les célèbres fanfares des Beaux-Arts ont pour ancêtre une société bigophonique.
Elle apparaît dans la description d'un monôme de l'École des Beaux-Arts en 1889 :
En tête du cortège, se balance une haute bannière rouge, ornée d'une oie en toile blanche, l'oie du Capitole ; au-dessus du volatile sacré tremblent des médailles de carton de différents modules, blanches ou dorées, et pareilles à celles qu'arborent les orphéons.
Derrière la bannière, la fanfare, plusieurs rangs d'instruments en carton, plus ou moins étranges, saxophones ventrus qu'on tient à deux mains, trombones à coulisse ou à pistons, altos et bugles. Tout cela gémit, grince, siffle, rugit sur des rythmes divers, sans souci du chef, qui bat la mesure consciencieusement[80].
Les instruments décrits sont des bigophones et la fanfare des Beaux-Arts en 1889 est une société bigophonique.
Les deux trompes en tête du cortège, visibles sur l'illustration de ce texte, sont des bigophones géants, à la forme inspirée d'instruments antiques et sans doute fabriqués par les étudiants eux-mêmes. À cette époque, la peinture d'Histoire, enseignée à l'École des Beaux-Arts, représente le sommet de l'enseignement pictural. Ces trompes en sont l'expression visible dans la fête.
Par la suite, les bigophones ont été remplacé par de instruments à vent classiques.
Bing Crosby réinvente le bigophone[modifier]
En 1925, le chanteur et acteur américain Bing Crosby, en utilisant un instrument proche du mirliton, le kazoo, fabrique avec succès une sorte de bigophone :
Bing et Al Rinker aimaient bien improviser pendant leurs spectacles en ajoutant des sons différents, et Bing commença à jouer du kazoo dans une canette en aluminium durant un concert à l'université de Californie. Le public apprécia ce nouveau son à cause de son originalité, et Bing et Al devinrent de plus en plus populaire[82].
Les bigophones dans le monde[modifier]
Le bigophone apparaît à Paris en 1881 à une époque où la mode parisienne est célèbre et appréciée dans le monde entier.
Cette mode de Paris va porter le prestige du bigophone au delà des frontières françaises.
Dès 1895, il y a des bigophones au Brésil, en Australie et aux îles Carolines. D'autres suivent l'expédition militaire française à Madagascar[13].
Le 19 mai 1900, à Londres, c'est la liesse dans les rues à l'annonce des succès militaires britanniques au Transvaal. Les bigophones sont présents[83] :
Aujourd'hui semble un jour de grande fête. Des groupes nombreux portant des drapeaux et des cocardes continuent à parcourir les rues de la Cité et à rendre la circulation, très pénible et même sur beaucoup de points impraticable.
En beaucoup d'endroits, on jette des confetti, Des jeunes gens, au son de bigotphones et de trompettes de bazar, parcourent la ville. Beaucoup d'entre eux portent des parapluies tricolores.
Le bigophone pénètre même le milieu aristocratique britannique. Le 13 octobre 1909, la rubrique mondaine du journal Le Figaro rapporte[84] :
Les trois filles du duc de Rutland, lady Marjorie, lady Violet et lady Diana Manners, ont joué une comédie à Rowsley (Derbyshire), au cours d'une fête de charité donnée pour la caisse des écoles locales.
Lady Marjorie a chanté avec son talent habituel, lady Diana Manners a dansé « un pas seul », soutenu par les voix d'un chœur villageois, et lady Violet a conduit admirablement un orchestre de bigotphones.
Au parterre, avaient pris place le duc et la duchesse de Rutland et lord Granby.
L'affaire des Rantanplans d'Ivry[modifier]
Le Petit Parisien, 4 septembre 1927[85].
Le Petit Parisien, 7 septembre 1927[86].
En 1927, une affaire originale secoue le milieu bigophonique d'Ivry.
Le Petit Parisien en parle le 4 septembre[85] :
Une descente de police chez les « Rantanplan »
Société des bigophones d'Ivry
Il avait été signalé à la police que divers personnages suspects avaient fondé une société de bigotphones, les « Rantanplans », dont le but caché était de payer un avocat à ceux d'entre eux qui se faisaient arrêter, de les assister pécuniairement pendant leur détention et de rechercher et punir les « indicateurs ». Ces musiciens, à la fois joyeux et sinistres, se réunissaient dans un petit café d'Ivry-sur-Seine, 40, rue Barbès.
Une descente de police fut décidée et, sous la direction de M. Peybernés, commissaire de police, et des brigadiers Pelevilain et Ferroud-Plattet, une trentaine d'inspecteurs faisaient irruption hier soir à 21 heures, dans la salle du débit, au moment où la société exécutait un de ses plus bruyants morceaux.
Vingt-huit musiciens furent emmenés au poste. Après vérification de leurs papiers, vingt-six furent relâchés. Seuls, Gustave Renard, un insoumis, et Jean Horneck, réfractaire à un arrêté d'interdiction se séjour, furent dirigés sur le dépôt.
Nous apprenons aussi ici que les ensembles bigophoniques peuvent gagner de l'argent. Il n'est pas dit comment. Probablement comme le font aujourd'hui encore les fanfares des Beaux-Arts : par le passage traditionnel du chapeau pour ramasser l'obole des passants, ou bien en recevant directement des compensations des organisateurs d'événements qu'elles sont venues animer : fêtes, etc.
Trois jours plus tard, le 7 septembre, paraît cette annonce[86] :
Il y a bigophones et bigophones
La société musicale bigophonique « Les Rigolos d'Ivry-Port » nous prie de dire qu'elle n'a rien de commun avec cette autre société de bigophones, les « Rantanplans d'Ivry », au siège de laquelle, ces jours derniers, une descente de police fut opérée et deux arrestations effectuées.
Costumes des sociétés bigophoniques[modifier]
Comme les fanfares classiques dont elles s'inspirent pour certains aspects, les ensembles bigophoniques se dotent de tenues caractéristiques qu'on peut remarquer sur les photos de leurs groupes.
Ainsi, par exemple, la Commune libre d'Arnouville, créée en 1929, se dote d'une section bigophonique qui fournit les instruments à ses membres. Elle défile, aux côtés de pastiches de maire, garde-champêtre et pompiers. Ses membres portent une blouse et un bonnet vert aux couleurs de la société. Elle participe aux fêtes patronales, défilés avec d'autres « communes libres », élection de la Muse, gala du muguet, arbre de Noël, etc. [87].
En juillet 1932, à peine constituée, la Gaieté Bigophonique du Clos-Cadot, banlieue de Saint-Malo, lance un appel dans les colonnes du journal L'Ouest-Éclair.
Il témoigne tout à la fois de l'envie de se costumer et le faire avec les moyens du bord et évitant la dépense. Le bigophone est vraiment un instrument populaire[88] :
AVIS IMPORTANT
La Société fait un appel pressant à toutes les personnes possédant des chapeaux melons et gibus dont ils ne feraient plus usage, afin de les remettre à la Société Bigophonique qui se fera un plaisir de les accepter et leur en sera très reconnaissante.
Prière de les remettre chez MM. Aubry, correspondants des Chemins de Fer, place Jacques-Cartier et avenue Jean-Jaurès, ou de prévenir ces derniers qui les feront prendre. Ils peuvent être également déposés au siège social, Restaurant du Lac, Clos-Cadot (en face la Fabrique d'emballages Frelon).
Longévité des sociétés bigophoniques[modifier]
Comme toutes les goguettes, les sociétés bigophoniques ont une belle solidité qui leur assurent de longues années d'existence :
La société bigophonique les Fin-de-Siècle des Batignolles tient son treizième banquet annuel en 1904[28]. Il en tient également un en 1910[89]. Cette société existe donc durant au moins une vingtaine d'années.
Le 28 août 1934, on lit dans L'Ouest-Eclair, dans l'article « Dimanche prochain, à Bruz, aura lieu le concours de pêche de l'Union des Pêcheurs à la ligne[90] » :
La vieille société bigophonique « Les Coupe-Eau », qui existe depuis 1900, prêtera son concours à la fête. On est donc assuré d'avoir de la gaité, car on sait que « Les Coupe-Eau » en ont à revendre.
Le recul des sociétés bigophoniques[modifier]
Une fête payante à Paris le 21 mai 1921 avec des bigophones, annonce parue la veille dans Le Figaro[91].
Élection par la Fédération bigotphonique de Marcelle Jannot, muse des bigotphones de France, Le Petit Parisien, 4 février 1931[92].
Extrait du Bulletin Orphéonique, rubrique du journal Le Petit Parisien, 24 février 1931[6].
Les sociétés bigophoniques, comme les autres goguettes, vont être victimes de leur succès. Avec le nombre, viendra l'entreprise consistant à détruire le joyeux produit d'origine au nom de l'organisation, la centralisation, la croissance, l'efficacité.
Ces efforts apparaissent très tôt. Il semble que dès le départ il y a des problèmes : L'Union amicale des sociétés bigotphoniques de France est créée le 1er juillet 1897[93]. Le même jour est créée une Union bigotphonique de France[94]. Il se pourrait qu'il s'agisse de deux organisations concurrentes.
La Bibliothèque nationale de France conserve des bulletins d'unions d'associations bigotphoniques, tous publiés à Paris :
* Le Bulletin officiel de l'Union bigotphonique de France, publié en 1899[95].
* L'Avenir bigotphonique. Organe officiel de l'Union bigotphonique de France, publié le 15 mars 1900[96].
* La Revue bigotphonique. Organe officiel de l'Union amicale des sociétés bigotphoniques de France, n°1, mars-avril 1925, à n°49, janvier-avril 1937[97].
Le 12 octobre 1926, L'Ouest-Éclair annonce qu'à la répétition de la Gaieté Bigophonique Rennaise sera fait le compte-rendu du « Congrès des Bigophones de France[98] ».
Le 22 janvier 1928, Le Petit Parisien annonce une réunion de la Fédération bigotphonique de France[99]. Le 14 septembre de la même année, il annonce la fête champêtre annuelle de la fédération, avec un baptême bigotphonique des enfants[100] :
La Fédération bigotphonique de France organise pour dimanche, de 9 à 19 heures sa fête champêtre annuelle dans le parc Mabille à Montreuil-sous-Bois.
A cette fête aura lieu le baptême des enfants des bigotphonistes.
Le 24 février 1931, Le Petit Parisien indique que la Fédération bigotphonique de France compte 1 500 sociétés affiliées et 5 000 membres[6]. Ce qui implique que chacune de ces sociétés compte à peine plus de trois adhérents ! La moyenne indiquée par les photos des sociétés est plutôt de trente. Il y a donc une erreur. Ou bien la Fédération compte 150 sociétés affiliées et 5000 adhérents, alors qu'un catalogue de bigotphones indique en 1927 que :
Peu sont les communes qui n'ont point actuellement leur société de « Bigophonistes[7] ».
Ou bien, beaucoup plus vraisemblablement, la Fédération compte 1500 sociétés affiliées et 50 000 membres.
L'étude de la documentation conservée apportera des précisions sur cette fédération aujourd'hui disparue.
En septembre 1931 et octobre 1932, on la trouve mentionnée dans Le Matin, à l'occasion d'un concert et bal qu'elle organise 19 rue Blanche, à Paris[101].
En 1930, suivant la tradition des Reines de la Mi-Carême, popularisée par la Mi-Carême au Carnaval de Paris, la Fédération bigotphonique élit sa muse[58] :
Le congrès de la Fédération bigotphonique de France vient de se tenir à Paris. A l'issue du banquet, qui réunissait plus de deux-cents congressistes, Mlle Yvette Boiteau, de Saintes, a été, à l'unanimité, élue muse des bigotphones des provinces de France.
En 1931, la Fédération élit une nouvelle muse[102] :
LA MUSE DES BIGOTPHONES
C'est une dactylographe de Mantes
Au cours du banquet qui suivit le congrès de la Fédération bigotphonique a été élue muse des bigotphones de France Mlle Marcelle Jannot. dactylographe à Mantes, et Mlles Simone Masson, d'Épinay ; Denise Levein, de Domont ; Renée Verdeille, de Fontenay, et Madeleine Louvet, de Nanterre, ont été désignées comme demoiselles d'honneur.
En 1932 et 1933 une autre élection de reine ou muse a lieu[103].
En février 1933, Le Matin annonce la tenue du congrès de la Fédération : « Congrès : 31, boulevard du Temple, 9 heures : Fédération bigotphonique de France (à midi banquet)[104]. »
Les goguettes organisées en sociétés bigophoniques, comme toutes les sociétés festives et carnavalesques en général, ont leur vie propre et se rient des difficultés et événements politiques de leur époque. En 1936, elles sont bien vivantes et s'inscrivent avec éclat dans la Promenade du Bœuf Gras du jeudi de la Mi-Carême 19 mars, très grand cortège réussi du Carnaval de Paris[105] :
L'après-midi, à l'instant où, pensif et pâlissant, dit-on, le délégué de l'Allemagne écoutait voter l'Europe et l'Amérique du Sud, les bigophonistes faisaient vacarme autour d'un bœuf blanc, répondaient aux chevrettes du char auvergnat, et aux accordéons des Frères de la Côte[106]. Dans la nuit, sur la montagne où veilla sainte Geneviève[107], j'ai rencontré de bons jeunes gens, en robes de magistrats et coiffés de chapeaux pointus, qui poussaient de l'air dans des trompettes de carton. C'était peu après le communiqué du conseil des ministres. Certes, je ne blâme point. Je constate et j'envie. Les dilettantes qui eussent voulu pourquoi, pourquoi ? savourer leurs inquiétudes, les sombres plaisirs de la mélancolie, l'amère fierté d'avoir eu inutilement raison depuis 1920, imaginer des redressements diplomatiques foudroyants, composer d'avance les catastrophes, avaient contre eux l'insouciance, la jeunesse, les mirlitons et les bigophones.
La disparition des sociétés bigophoniques[modifier]
Convocation de sociétés bigophoniques à des fins politiques, dans L'Humanité, 10 août 1935[15].
Comme l'écrit Jean Frollo, dans Le Petit Parisien en 1898, les sociétés bigophoniques sont des goguettes pourvues de ces étranges instruments.
Comme pour les autres goguettes, la perte des sociétés bigophoniques a été causée par leur succès. Petit, quand on était moins de dix-neuf, on était fort et solide, on savait ce qu'on faisait et où on allait. Comme cela paraissait possible, on a voulu faire plus grand. Et au lieu de se contenter de rester une structure familiale qui se rassemble pour s'amuser, on est devenu une association. Un exemple est donné par les Pas bileux de Levallois.
En 1909, ils font paraître cette annonce dans L'Humanité[108] :
Les Pas Bileux de Levallois. — Il s'est formé au sein de l'Harmonie bigophonique « Les Pas Bileux de Levallois », une section de natation dont le siège est 53, rue Raspail, et adhérente à la Fédération Sportive Athlétique Socialiste.
Nul doute que les camarades pratiquants ce genre de sport viendront se joindre à notre groupement qui compte parmi ses membres de très bons nageurs.
L'Harmonie déclare en plus qu'elle prêtera son concours à toutes les organisations socialistes qui feront appel à elle soit pour des sorties ou des concerts.
Les adhésions à la section de natation sont reçues tous les samedis au siège, salle Méplein.
Au lieu de se borner à bigophoner, on fait de tout, même de la natation. Le résultat final est le recul et la disparition de ces sociétés qui ont voulu trop bien faire.
Cela a demandé du temps. Petit à petit, ces goguettes qui brillaient dans la rue avec leur activité bigophonique, se sont défaites. Certains ont ajouté de l'eau au moulin de leur disparition.
Dès 1940, les circonstances politiques de l'Occupation ont permis aux autorités d'exprimer directement leur vieille et inavouée hostilité à la fête. Le prétexte invoqué étant la lutte contre le communisme.
Dans une liste d'associations ou groupements supprimés comme « agissant aux mêmes fins (que le Parti communiste) et situés tant dans le département de la Seine que sur tout le territoire français », parue au Journal officiel de l'État Français du 25 février 1941[109], aux côtés d'organisations politiques ou syndicales ou d'associations juives comme l' Amicale israélite de Montreuil, on trouve nombre d'associations sportives et de loisirs, comme le Club des boulistes d'Orly, à Orly, et la Boule gentiléene, à Gentilly.
Et aussi des associations festives et musicales : la Fraternelle des tambours et clairons de Gennevilliers, les Harmonies municipales de Gennevilliers, Gentilly, Ivry-sur-Seine, Stains et Villejuif, la Fanfare municipale de Nanterre, la Fanfare scolaire à Drancy, la Chorale ouvrière d'Ivry-sur-Seine, l' Union musicale de Malakoff, l'Harmonie municipale ouvrière de L'Haÿ-les-Roses, la Société de musique du patronage laïque de Fresnes, le Club d'humour et de gaîté et la société bigophonique Les Gais Souffleurs, à Épinay-sur-Seine.
Ces interdictions ont duré plusieurs années. Certaines de ces associations ne s'en sont sans doute jamais relevées.
L'histoire de la vie ou survie des sociétés festives et carnavalesques reste à écrire. Elles n'ont pas disparues suite à la guerre. En témoignent la renaissance de nombre de carnavals, dont le grand Carnaval de Dunkerque, dès 1946, dans une ville en ruines.
On sait que la société bigophonique Chantecler d'Étampes existait toujours en 1944[110]. L'activité bigophonique à Châtellerault s'est poursuivie jusqu'à nos jours.
L'oubli pratiquement partout des sociétés bigophoniques conduit aujourd'hui des sites Internet à répéter des informations erronées, parfois anciennes. Par exemple : naissance du bigotphone en 1883, alors que c'est 1881[31]. Les instruments sont en zinc, alors qu'ils sont, le plus souvent, en carton. Ou encore à reprendre ce propos datant de 1926 : « Des réunions de "bigotphonistes" avaient lieu en 1910 dans le XIVe arrondissement de Paris. » Propos qui laisse supposer à tort que les réunions bigophoniques avaient lieu seulement dans cet arrondissement de Paris et en 1910[111].
Les bigophones, avec leurs corps et embouchures en carton, leur membrane vibrante non amovible, étaient fragiles, se déglinguaient facilement. Et une fois qu'on cessait de les utiliser, ils finissaient naturellement en se défaisant tout seuls avec le temps, ou en étant jetés au feu ou à la poubelle. Ce qui fait qu'on ne risque pas d'en retrouver beaucoup, même abimés, pour se poser la question : « qu'est-ce que c'est ? » et se remettre à bigophoner.
Ces instruments ont perdu leur popularité des années avant l'apparition des objets bon marché en plastique. Sinon on en trouverait encore, abandonnés au fond des caves ou dans les greniers.
Les bigophones ont connu un usage important et organisé au moins du début des années 1880 au début des années 1940. Les derniers témoins de cette prospérité du bigophone ne sont plus très nombreux. Il en disparaît tous les jours. Bientôt il n'y en aura plus.
L'ensemble bigophonique et les bigophones sont aujourd'hui oublié du grand public, excepté en de rares endroits, comme Châtellerault ou Sospel. Les seuls objets qui ressemblent aux bigophones, qu'on trouve couramment de nos jours dans le commerce, sont de très petits instruments sans pavillon amplificateur appelés kazoo. Le mot bigophonique n'est plus utilisé, sauf par de rares spécialistes, et le mot bigophone sert la plupart du temps seulement à désigner le téléphone.
Durant au moins quinze ans et jusqu'en décembre 2003 a existé à Tournus une formation de jazz qui semble n'avoir eu de bigophonique que le nom : le Bigophone Jazz band[112].
À Bauvin, perpétuant le souvenir de cet instrument, existe une résidence Les Bigophones[113].
Le mépris du bigophone[modifier]
Une rixe causée par le bigotphone le 15 juillet 1904 à Clichy[114].
Le bigophone, comme le Carnaval, fait partie des réjouissances populaires. Quand la Musique bigophonique de Noisy-le-Sec participe à l'animation du concours international de pêche à la ligne de Guingamp[115], on peut comprendre que le mépris du bigophone puisse ne pas être simplement musical, mais aussi social.
En avril 1934, Louis-Ferdinand Céline parle du bigophone dans une lettre écrite à Élie Faure :
Pourquoi voulez-vous que je me mette à jouer du bigophone soudain parce que douze douzaines de ratés m'en jouent ? moi qui joue pas trop mal du grand piano ? Pourquoi ? Pour me mettre à leur toise de rétrécis, de constipés, d'envieux, de haineux, de bâtards ?
Les bigophonistes adorent rire. Quand on voit les noms de certaines de leurs sociétés, comme les Rigolos du Point-du-Jour, les Cent Couacs de Bois-Colombes ou le Hanneton Légumivore[44], on comprend qu'ils puissent s'attirer la défaveur des gens qui tiennent absolument à paraître « sérieux et graves ». Presque tous les spécialistes, musicologues et historiens, paraissent avoir volontairement oublié les bigophones. Et les ignorent dans les livres et articles qu'ils écrivent. Les bigophones ont pourtant bel et bien existé et prospéré, et existent encore, à échelle limitée. Personne ne peut modifier le passé et censurer la réalité.
Le bigophone partage la défaveur officielle des activités festives où il se plaît, comme le Carnaval de Paris ou les goguettes, dont participent les sociétés bigophoniques.
Ce qui fait la force du bigophone, c'est qu'il est un amusant instrument festif et carnavalesque à la portée de tous. La musique de Carnaval, comme la musique des fanfares des Beaux-Arts, est un genre en soi. La joyeuse foule en Carnaval qui chante en chœur les refrains carnavalesques au Carnaval de Dunkerque ne prétend pas chanter à la façon des chœurs de l'Opéra. C'est autre chose. C'est tout à fait honorable. On aime ou pas. C'est une affaire de goût personnel. On peut apprécier les deux en ayant bien conscience des différences.
En 1930, le congrès de la Fédération bigotphonique de France ne le comprend visiblement pas. Il veut faire du bigophone un instrument de vraie musique, alors qu'il en est déjà un, et des bigophonistes des vrais musiciens... Cela apparait dans le compte-rendu du congrès où est annoncé l'organisation de cours de... solfège ! Solfège qui est à l'époque enseigné en France suivant la méthode du « tout par cœur », qui a dégouté de la musique des générations de pratiquants potentiels, jeunes ou adultes. Une telle orientation ne peut que culpabiliser et faire fuir les bigophonistes traditionnels qui veulent simplement s'amuser[116] :
Les délégués des sociétés bigotphoniques de Paris et des départements ont tenu leur congrès boulevard du Temple, sous la présidence de M. Mignon, de Vichy. Après avoir approuvé le compte rendu des travaux de la Fédération, les congressistes ont nommé MM. Pontey, de Paris, Président d'honneur, et Brou, président, puis ont décidé d'organiser des cours de solfège dans les sociétés régionales. Après leur banquet, les congressistes on élu la Muse des Bigotphonistes de France Mlle Marie Vivenet, des Sans-Soucis de Saint-Ouen. Ses demoiselles d'honneur sont Mlles Odette Mailgam, de Bezons, et Simonne Lacroix, d'Épinay-sur-Seine. Ils ont au surplus élu muse régionale Mlle Yvette Boiteau, de Saintes.
Ces efforts pour accéder à l'« honorabilité » musicale ne portent visiblement pas leurs fruits. En 1932, la Fédération musicale de France rejette les bigotphonistes. Le compte-rendu de la réunion de son bureau, tenue le 16 septembre, est très explicite[117] :
...le bureau termine la séance en répondant à une fédération régionale qu'elle ne peut accepter la demande d'affiliation d'une société bigotphonique ; des décisions antérieures ayant précisé que les groupes de ce genre ne sauraient être assimilés aux sociétés musicales ni, par conséquent, prétendre aux avantages accordés à celles-ci.
Ce vieux débat prétendant opposer la musique bigophonique à la musique tout court n'est pas clos. Certains sites Internet qualifient aujourd'hui le bigophone de faux instrument de musique, opposé aux vrais instruments de musique, probablement parce qu'il est très facile d'en jouer : il suffit de chanter dedans en faisant tut-tut-tut.
Ainsi, un site Internet l'assimile au kazoo, parle de l'« "inventeur" Bigot », pose la question « S'agit-il vraiment d'un instrument, dans la mesure où il ne génère par lui-même aucun son ni ne le module mais ne fait que modifier le timbre de la voix ? » et qualifie les ensembles bigophoniques de « fausses fanfares à vocation plus humoristique que musicales[118] ».
Autre manière de dénier au bigophone sa valeur et son intérêt, prétendre que c'est un instrument uniquement pour enfants. Les adultes ayant eux, le privilège de jouer sur des instruments sérieux. Ce qui laisse entendre aussi qu'aux enfants sont réservés des sous-instruments. Cette manière de voir les choses et l'usage abondant dans les écoles françaises de la flûte à bec a amené quantité de personnes, et notamment d'enfants, à mépriser cet instrument de musique aussi remarquable que beaucoup d'autres.
En fait, le bigophone est aujourd'hui, au même titre que quantité d'autres instruments de musique, un instrument de musique qui a jadis été très en vogue et est aujourd'hui délaissé.
Cet oubli n'est pas forcément définitif. Le serpent, la bombarde, la viole de gambe, le luth ou le clavecin ont été aussi presque oublié. Ils ont ensuite retrouvé plus ou moins de succès dans le milieu des musiciens et mélomanes.
Vers un renouveau des sociétés bigophoniques ?[modifier]
Tout n'a pas complètement disparu. Les très célèbres fanfares des Beaux-Arts qui jouent à présent et depuis des décennies sur des instruments à vent classiques, accompagnés de percussions, existent toujours et se renouvellent.
A Châtellerault, alors qu'elle disparaissait partout en France et en Belgique après avoir prospéré au moins du début des années 1880 jusqu'au début des années 1940, l'activité bigotphonique s'est maintenue avec la fanfare de Bigotphoneux. Cette société s'inscrit toujours avec force dans les animations de la ville. En 2010, elle s'est même exporté et, dans le cadre des activités de jumelage entre Châtellerault et Velbert, elle a participé au Carnaval de cette ville d'Allemagne[119].
En 2000, à Sospel a été créée la société des cougourdons sospellois, toujours active aujourd'hui[120].
En 2011, à l'occasion de la renaissance du Carnaval de Châtellerault, une deuxième société bigotphonique châtelleraudaise s'est créée : les Rigolados[121].
Notes et références[modifier]
1. ↑ Dessin extrait de la planche Behanzin intime, — par Henriot. [archive], Le Journal amusant, 17 mars 1894, page 6.
2. ↑ Pour les endroits pluvieux on remplacera le papier par un matériau imperméable.
3. ↑ a et b Le concours de musique de Puteaux [archive], Le Petit Parisien, 14 août 1900, page 3, 2e colonne. Ce concours est annoncé dans le Courrier orphéonique [archive], rubrique du journal Le Petit Parisien, le 27 octobre 1899, page 4, 3e colonne. Son règlement est publié dans Le Petit Parisien [archive] du 7 février 1900, page 4, 3e colonne.
4. ↑ Extrait des Nouvelles diverses [archive], rubrique du Journal des débats politiques et littéraires, 9 mars 1888, page 3, 1re colonne.
5. ↑ Extrait de Faits divers [archive], rubrique du Journal des débats politiques et littéraires, 13 février 1902, page 3, 4e colonne.
6. ↑ a, b, c et d Extrait du Bulletin Orphéonique [archive], rubrique du journal Le Petit Parisien, 24 février 1931, page 8, 7e colonne.
7. ↑ a, b, c, d, e, f et g Extrait du catalogue de L'écho de la gaité française, 65 rue du Faubourg-Saint-Denis, Paris 1927.
8. ↑ Information donnée sur ce site Internet [archive].
9. ↑ Culture et patrimoine, Journal du Centre Culture et Patrimoine Gennevillois [archive], n°13, mars 2008, page 2.
10. ↑ La grosse caisse et les cymbales sont régulièrement présentes sur les photos de groupes des sociétés bigophoniques.
11. ↑ Voir la photo d'une fanfare belge [archive] combinant des bigophones avec des instruments classiques : caisse claire, grosse caisse et cymbales, clarinette, bugle, saxhorn.
12. ↑ Jean-Paul Alaux, dans son Historique de l'air du Pompier, paru à Paris en 1926 et reproduit en 1987 dans le livret des 60 ans de la Grande Masse des Beaux-Arts, décrivant la fanfare qui accompagne le premier Bal des Quat'z'Arts en 1892, parle seulement de Bigot qui joue de la clarinette, Chassaigne du tambour et Tronchet qui dirige. Il ne mentionne pas les instruments en carton. Ceux-ci sont décrit par Alexis Lemaistre dans le chapitre XII, « Le pavois. », pages 265 à 267 de L'École des Beaux-Arts dessinée et racontée, Firmin Didot éditeur, Paris 1889.
13. ↑ a, b et c G. Davenay. AU JOUR LE JOUR, Les destinées du mirliton [archive], Le Figaro, 16 août 1895, page 1, 2e et 3e colonnes.
14. ↑ a et b Lettres, Sciences et Arts, Supplément illustré du dictionnaire des dictionnaires [archive], encyclopédie universelle publiée sous la direction de Paul Guérin, Librairies-imprimeries réunies éditeurs, Paris 1895, page 172.
15. ↑ a et b Convocations [archive], rubrique du journal L'Humanité, 10 août 1935, page 6, 4e colonne.
16. ↑ Le Petit Journal, 19 mars 1906.
17. ↑ Extrait de la série « Les Beaux jours de la vie ». Gravure intitulée « Le retour de la foire de Saint-Cloud », éditée avant le 25 octobre 1845, légende : « Au diable les mirlitons et mirlitonneurs... Comment peut-on permettre un pareil instrument dans un pays où l'on tolère déjà la Clarinette !... »
18. ↑ Extrait de Syndicats et sociétés [archive], rubrique du journal L'Ouest-Éclair, édition de Rennes, 21 décembre 1913, page 3, 5e colonne.
19. ↑ La foire de Saint-Cloud était une fête foraine, dont les célèbres mirlitons ont été immortalisé par Daumier. Pour avoir une idée de cette foire, on peut voir sur Internet la peinture de Jean Veber La foire de Saint-Cloud [archive].
20. ↑ La création de ces deux sociétés bigophoniques est annoncée dans la rubrique Les Échos [archive], Le Gaulois, 17 février 1922, page 1, 4e colonne, qui cite le Journal officiel.
21. ↑ a et b Bigotphone [archive], L'Intermédiaire des chercheurs et curieux, XXXVIIIe volume, n°814, 10 novembre 1898, 694, B. Duprat éditeur, Paris.
22. ↑ L'adresse de la maison R. Bigot était précisément 74 rue Vieille-du-Temple.
23. ↑ Au jour le jour, Villégiatures [archive], Le Temps, 7 août 1909, page 2, 6e colonne.
24. ↑ L'Avenir Bigotphonique, Organe officiel de l'Union Bigotphonique de France, 1re année, n°2, 15 avril 1900, page 3.
25. ↑ Maurice Artus L'Élysée Montmartre 1807-1900 [archive], page 304. La revue Le Courrier Français, organisatrice de ces bals, était dirigée par Jules Rocques.
26. ↑ Il s'agit de deux chansons très célèbres à l'époque : En revenant de la revue [archive], créée par Paulus à la Scala en 1886, est un grand succès des années 1880 et n'a pas été oubliée jusqu'à aujourd'hui, paroles de Lucien Delormel et Léon Garnier, musique de Louis-César Désormes. Pioupious d'Auvergne est une autre chanson à la mode, aujourd'hui oubliée du grand public, créée en 1887. Sa musique, écrite par Antonin Louis, a été reprise pour une scie célèbre : Les pompiers de Nanterre.
27. ↑ Petites annonces classées, Musique [archive], Le Parisien, 11 mai 1925, page 6, 7e colonne.
28. ↑ a et b L'annonce du 13e banquet annuel de la société bigophonique parisienne les Fin-de-Siècle des Batignolles est parue dans la rubrique Courrier orphéonique [archive], Le Petit Parisien, 30 janvier 1904, page 5, 3e colonne.
29. ↑ De nos lecteurs, Mutuelles, clubs, associations, ligues, etc. [archive], Le Pêle-mêle, 17 novembre 1907, page 13.
30. ↑ Jean Frollo, Paris qui chante [archive], Le Petit Parisien, 18 janvier 1898, page 1, 3e colonne. L'article est intégralement reproduit sur la base Wikisource : Paris qui chante.
31. ↑ a et b En 1931, est fêtée le cinquantenaire du bigophone, qui est donc inventé en 1881. 1883 correspond peut-être à autre chose dans l'histoire de cet instrument, par exemple le début de sa fabrication et diffusion à grande échelle.
32. ↑ Allusion à l'alors célèbre bagne de Cayenne.
33. ↑ Extrait de la rubrique Nouvelles diverses [archive], Journal des débats politiques et littéraires, 29 août 1898, page 3, 4e et 5e colonnes.
34. ↑ La date précise, donnée par Le Borgne dans le numéro 1 du Bulletin officiel de l'Union bigophonique de France est le 16 octobre 1884.
35. ↑ Alfred, Marseille [archive], chronique parue dans L'Art lyrique et le music-hall. Journal indépendant des cafés-concerts, concerts et théâtres, 9 février 1896, page 7.
36. ↑ L'Orchestre [archive], 1er décembre 1898, 5e colonne. On trouve la même annonce dans L'Orchestre [archive], 1er février 1899, 4e colonne.
37. ↑ La Bohème, Journal des Étudiants [archive], Montpellier, 28 janvier 1910, page 10.
38. ↑ Jean-Claude, Règlement et Système D, Les Compagnies de Chemins de fer ignorent les combattants, En avant, la musique ! [archive], La Voix du Combattant, 30 avril 1922, page 1, 1re colonne.
39. ↑ Le quotidien L'Ouest-Éclair parle souvent de la Gaieté Bigophonique Rennaise. Par exemple dans l'article LA MI-CARÊME DES ÉTUDIANTS, LE PITTORESQUE CORTÈGE S'EST DÉROULÉ DANS LES RUES DE RENNES AU MILIEU DUNE FOULE IMMENSE [archive], L'Ouest-Éclair, 27 mars 1933, page 5, 3e colonne. Ce journal nomme toujours cet ensemble bigophonique la Gaieté Bigophonique Rennaise excepté dans cet article, où il l'appelle simplement la Gaieté Bigophonique.
40. ↑ Pornichet, A la Société des Fêtes [archive], L'Ouest-Éclair, 12 septembre 1932, page 8, bas de la 1re colonne.
41. ↑ Le coin du Turco, Une perte n'est pas irréparable [archive], Annales africaines et le Turco, Revue politique et littéraire de l'Afrique du Nord, 20 avril 1928, page 161.
42. ↑ Extrait de la rubrique Fêtes des environs de Paris, du dimanche 13 novembre 1910 [archive], Le Petit Parisien, 12 novembre 1910 page 4, 6e colonne.
43. ↑ a et b Extrait du Courrier Orphéonique [archive], rubrique du journal Le Petit Parisien, 21 juin 1892, page 3, 3e colonne.
44. ↑ a, b et c Le Petit Parisien [archive], 4 juillet 1898, page 3, 3e colonne.
45. ↑ Un concours de bigophones [archive], Le Petit Parisien, 8 juin 1931, page 3, 4e colonne.
46. ↑ Le Réveil républicain [archive], 14 juin 1896, page 2, 2e et 3e colonnes.
47. ↑ Rasumny, médaille du concours de bigophones de Milly-La-Forêt en juillet 1906 [archive].
48. ↑ Carte-postale montrant la fanfare de bigophones châtelleraudaise dite fanfare de bigophones de Trifouilles-les-Nénés [archive] qui pose devant l'Hôtel de ville de Châtellerault avant de partir participer au concours de Chauvigny les 15 et 16 août 1908.
49. ↑ Extrait de la rubrique Fêtes des environs de Paris, du dimanche 11 septembre 1904 [archive], Le Petit Parisien, 12 novembre 1910 page 6, 5e colonne.
50. ↑ Autour de Paris [archive], Le Petit Parisien, 27 juin 1908, page 4, 3e colonne.
51. ↑ Rubrique Fêtes et réunions [archive], Le Petit Parisien, 11 janvier 1926.
52. ↑ Le Matin [archive], citant Le Journal, 18 décembre 1901, page 3, 5e colonne.
53. ↑ Paris le soir [archive], L'Écho des jeunes, 15 novembre 1896, page 219, 1re colonne. Par la suite cette société se fait appeler simplement le Hanneton.
54. ↑ Le Temps [archive], 14 juin 1887, page 3, 1re et 2e colonnes.
55. ↑ La Pie et le Parc Saint-Maur sont aujourd'hui deux quartiers de Saint-Maur-des-Fossés, près de Paris.
56. ↑ Extrait du Programme Officiel pour les Fêtes du BŒUF GRAS en 1897 [archive], supplément du journal Le Figaro, 28 février 1897, page 3, 2e colonne.
57. ↑ Le Petit Parisien [archive], 23 janvier 1928, page 3, 4e colonne.
58. ↑ a et b Le Petit Parisien [archive], 13 février 1930, page 5, 4e colonne.
59. ↑ L'Ouest-Éclair [archive], édition de Rennes, 12 septembre 1932, page 8, 1re colonne.
60. ↑ Courrier des théâtres [archive], Le Petit Parisien, 22 mars 1900, page 3, 4e colonne
61. ↑ Faits divers [archive], Journal des débats politiques et littéraires, 5 mars 1902, page 3, 5e colonne
62. ↑ La Mi-Carême [archive], Le Matin, 22 mars 1906, page 2, 1re colonne.
63. ↑ La cavalcade du Bœuf Gras [archive], Le Petit Parisien, 2 avril 1906, page 2, 4e colonne.
64. ↑ SAINT-MALO, La Cavalcade de la Mi-Carême 1936 a connu un beau succès [archive], L'Ouest-Éclair, 16 mars 1936, page 7, 5e colonne.
65. ↑ Le Matin [archive], 7 août 1937, page 6, 4e colonne.
66. ↑ A travers Paris [archive], Le Figaro, 16 août 1898, 1re page, 5e colonne.
67. ↑ Lozé est à l'époque le préfet de police de Paris.
68. ↑ Le 14 juillet [archive], Le Petit Parisien, 14 juillet 1898, page 1, 4e colonne.
69. ↑ Les Annales politiques et littéraires, revue populaire paraissant le dimanche [archive], 18 octobre 1896, page 246, 1re colonne.
70. ↑ Les provinces à Paris [archive], Le Temps, 18 février 1937, page 5, 2e colonne.
71. ↑ Le Matin [archive], 29 juin 1924, page 3, 5e colonne.
72. ↑ Agen. - Banquet du V. C. agenais. [archive], Le Véloce-sport, organe de la vélocipédie française, Bordeaux, 19 mars 1891, page 232, 1re colonne.
73. ↑ « Pointes courtes », Match, l'intran, le plus grand hebdomadaire sportif [archive], 24 janvier 1928, page 4, 1re colonne.
74. ↑ Concours de gymnastique [archive], Le Petit Parisien, 9 juillet 1900, page 3, 4e colonne.
75. ↑ Journal des mutilés & réformés, des anciens combattants et des veuves de guerre [archive], 2 octobre 1920, page 3, 4e colonne.
76. ↑ Maurice Dreyfous, Ce qu'il me reste à dire, un demi-siècle de choses vues et entendues (1848-1900) [archive], P. Ollendorff éditeur, Paris 1913, page 260.
77. ↑ Début de l'article Une noce normande a défilé hier à travers Clichy [archive], Le Petit Parisien, 19 mars 1934, page 3, 4e colonne.
78. ↑ Les fêtes de la commune libre de Montmartre [archive], Le Petit Parisien, 31 juillet 1922, page 5, 2e colonne.
79. ↑ Extraits du COURRIER DES AMATEURS DE T.S.F. 27 octobre. [archive], Le Petit Parisien, 27 octobre 1924, page 5, 1re colonne. La Commune libre de l'Ile Saint-Louis paraît avoir duré plusieurs années. On trouve une délégation de « la République de l'ile Saint-Louis » dans la description du cortège de la Mi-Carême 1926 à Paris.
80. ↑ a et b Alexis Lemaistre « L'École des Beaux-Arts dessinée et racontée », Firmin Didot éditeur, Paris 1889, extrait du chapitre XII, « Le pavois. »
81. ↑ Enregistrement de la chanson [archive] « Sur la route de Dijon », appelée également « Passant par Dijon », fait par les Quatre Barbus et Lucienne Vernay en 1958.
82. ↑ « Call Me Lucky », page 77.
83. ↑ Début de l'article La guerre au Transvaal [archive], Le Petit Parisien, 20 mai 1900, page 2, 2e colonne.
84. ↑ Le Monde et la Ville [archive], Le Figaro, 13 octobre 1909, page 2, 1re colonne.
85. ↑ a et b Le Petit Parisien [archive], 4 septembre 1927, page 3, 5e colonne.
86. ↑ a et b Extrait de la rubrique Faits divers [archive], Le Petit Parisien, 7 septembre 1927, page 4, 2e colonne.
87. ↑ Patrimoine en Val de France [archive], n°8, septembre 2010, supplément à Vivre en Val-d'Oise n°122, page 9.
88. ↑ L'appel pour les dons de chapeaux paraît dans l'article La Gaieté Bigophonique du Clos-Cadot [archive], L'Ouest-Éclair, 30 juillet 1932, page 7, 2e colonne. En 1935, la société prospère, comme le rapporte l'article sur son banquet de la Sainte-Cécile : La Sainte-Cécile des Bigophones [archive], L'Ouest-Éclair, 9 décembre 1935, page 7, 4e colonne.
89. ↑ Extrait de la rubrique Petites informations [archive], Le Petit Parisien, 17 décembre 1910, page 4, 4e colonne : « Les Fin-de-Siècle des Batignolles (société bigotphonique). Banquet annuel, concert et bal de nuit, salons Coquet, 80, boulevard de Clichy. » Une fête identique de cette société est annoncée dans la rubrique Petites informations [archive], Le Petit Parisien, 25 décembre 1909, page 4, 6e colonne.
90. ↑ Dimanche prochain, à Bruz, aura lieu le concours de pêche de l'Union des Pêcheurs à la ligne [archive], L'Ouest-Éclair, édition de Rennes, 28 août 1934, page 7, 2e colonne.
91. ↑ Extrait de la rubrique Figaro-Théâtre, Spectacles & concerts [archive], Le Figaro, vendredi 21 mai 1921, page 5, 4e colonne. Veglione substantif augmentatif de l'italien veglia, littéralement « grande veillée », désigne une fête masquée de nuit. Le mot était jadis couramment utilisé en France. Il arrivait, par exemple, fin XIXe siècle, qu'on appelle le célèbre bal de l'Opéra : « grand veglione de l'Opéra ».
92. ↑ Extrait du Le Petit Parisien [archive], 4 février 1931, page 4, 2e colonne.
93. ↑ Notice BNF sur l'Union amicale des sociétés bigotphoniques de France [archive]
94. ↑ Notice BNF sur l'Union bigotphonique de France [archive]
95. ↑ Notice BNF : Bulletin officiel de l'Union bigotphonique de France [archive], Publication : Paris, 8, rue du Parc-Royal, 1899. In-4°. Autre(s) auteur(s) : Le Borgne, P.. Directeur de publication.
96. ↑ Notice BNF : L'Avenir bigotphonique. Organe officiel de l'Union bigotphonique de France [archive], 15 mars 1900, (I, n° 1), Paris, In-4.
97. ↑ Notice BNF : La Revue bigotphonique. Organe officiel de l'Union amicale des sociétés bigotphoniques de France [archive], décembre 1923 (nouvelle série n° 1) – mars/avril 1925 (nouvelle série n° 1), Paris, In-fol.
98. ↑ Rubrique Sydicats et sociétés [archive], L'Ouest-Éclair, 12 octobre 1926, page 4, 5e colonne.
99. ↑ « Réunions : Fédération bigotphonique de France, 9 h., 31, boul. du Temple. » Nos Échos, Aujourd'hui [archive], Le Petit Parisien, 22 janvier 1928, page 2, 4e colonne
100. ↑ Rubrique Dans la région parisienne, Seine [archive], Le Petit Parisien, 14 septembre 1928, page 3, 5e colonne.
101. ↑ « Concert et bal 19, rue Blanche, 20 h. 30 Fédération bigotphonique de France. » Aujourd'hui [archive], Le Matin, 26 septembre 1931, page 2, 5e colonne. « Concerts et bals : 19 rue Blanche à 20 h. 30 Fédération bigotphonique de France. » Aujourd'hui [archive], Le Matin, 22 octobre 1932, page 2, 4e colonne
102. ↑ Le Petit Parisien [archive], 4 février 1931, page 4, 2e colonne
103. ↑ Le Petit Parisien en rend compte à chaque fois :
* Rubrique Nos Échos, Aujourd'hui [archive], Le Petit Parisien, 7 février 1932, page 2, 5e colonne : « Fédération bigotphonique, 9 h. 30, banquet 13 h. avec élection de la reine, 31, boulevard du Temple. »
* Rubrique Nos Échos, Aujourd'hui [archive], Le Petit Parisien, 5 février 1933, page 2, 5e colonne : « Réunions : Fédération bigotphonique de France, 9 h., banquet à 13 h. (avec élection de la muse), 31. boulevard du Temple. » Rubrique Fêtes et réunions [archive], Le Petit Parisien, 6 février 1933, page 5, 1re colonne : « La Fédération bigotphonique de France a tenu une réunion suivie d'un déjeuner, au cours duquel on élit la muse des bigotphones, Mlle Thérèse Eorre, vendeuse, à Domont. et ses demoiselles d'honneur, Mlles Gilberte Collin, bobineuse, à Gennevilliers, et Suzanne Thiébault, couturière, à Sarcelles. »
104. ↑ Aujourd'hui [archive], Le Matin, 5 février 1933, page 2, 5e colonne : « Congrès : 31, boulevard du Temple, 9 heures : Fédération bigotphonique de France (à midi banquet). » Aujourd'hui [archive], Le Matin, 7 février 1933, page 2, 6e colonne : « Banquets : 31, boulevard du Temple, 13 h.. Fédération Bigotphonique de France. »
105. ↑ Article signé R. K., Sombre jeudi [archive], Le Temps, 20 mars 1936, page 1, 4e colonne.
106. ↑ Un char de carnaval qui défile dans le cortège du Bœuf Gras, le 19 mars 1936, porte le nom des Frères de la Côte. L'article du journal Le Temps nous apprend ici que l'animation de ce char est assurée par des accordéonistes. D'autres groupes du cortège déclinent l'expression bovine côte sur le thème comique : côte d'Adam, côte de la Bourse, etc.
107. ↑ L'auteur fait ici référence à la montagne Sainte-Geneviève, haut lieu de la vie étudiante et festive du quartier latin.
108. ↑ Communications [archive], L'Humanité, 24 avril 1909, page 4, 5e colonne
109. ↑ Journal officiel de l'État Français du 25 février 1941, rubrique SÉQUESTRES, pages 913-915 :
Par jugement en date du 26 décembre 1940, M. Moulin a été dessaisi des fonctions d'administrateur séquestre de tous les biens détenus par le Parti communiste et par toutes les associations ou groupements agissant aux mêmes fins et situés tant dans le département de la Seine que sur tout le territoire français : (début de la liste d'associations ou groupements)
Et M. Charles Gervais a été dessaisi des fonctions d'administrateur séquestre et de liquidateur judiciaire : (fin de la liste d'associations ou groupements)
Les noms du Club d'humour et de gaîté et de la société bigophonique Les Gais Souffleurs, d'Épinay-sur-Seine, figurent dans la liste, page 914, 3e colonne.
110. ↑ En 1944, la chanson Le rire de Guinette, One step [archive], paroles de Valiere et Mallet, musique de Paul Mallet, est créée par l'Orchestre du Dancing d’Étampes, elle est dédiée « A mes amis de CHANTECLER, société bigophonique d'Etampes ».
111. ↑ Michel Brenet, Dictionnaire pratique et historique de la musique [archive], Armand Colin éditeur, Paris 1926, page 38.
112. ↑ Cette association s'est dissoute le 5 décembre 2003 [archive].
113. ↑ Localisation de la résidence Les Bigophones [archive] à Bauvin.
114. ↑ Autour de Paris [archive], Le Petit Parisien, 16 juillet 1904, page 4, 4e colonne.
115. ↑ On lit dans l'article Le Concours international de pêche à la ligne de Guingamp [archive], L'Ouest-Éclair, 24 juillet 1935, page 5, 5e colonne :
Dimanche prochain, à 8 heures, un grand défilé composé des Trompettes Rennaises, de la musique bigophonique de Noisy-le-Sec et de la musique du 48e R. I. de Guingamp partira de la gare et traversera aux sons d'airs entrainants les principales artères de la ville.
Tous à Guingamp samedi 27 et dimanche 28 juillet !
116. ↑ Les congrès, Fédération Bigotphonique [archive], Le Petit Parisien, 3 février 1930, page 3, 7e colonne.
117. ↑ La vie orphéonique [archive], Le Matin, 8 octobre 1932, page 7, 1re colonne
118. ↑ Voir cette page Internet [archive]
119. ↑ Encore du grand délire en perspective [archive], article de La Nouvelle République du Centre-Ouest, 21 janvier 2011. Souhaitant recevoir en réciprocité des jeunes Allemands de Velbert, l'association des Fous Volants dont dépend la fanfare des Bigotphoneux a reçu de la ville de Châtellerault le 19 mai 2011 une subvention de 20 euros par jeune Allemand reçu à Châtellerault [archive].
120. ↑ Déclaration au Journal Officiel le 1er juillet 2000 des cougourdons sospellois [archive]. Cette association est toujours active en 2011, voir son nom dans la liste des associations de la commune [archive] sur le site Internet officiel de Sospel.
121. ↑ Les Rigolados au Carnaval de Châtellerault 2011. [archive]
Documentation[modifier]
* Photo d'un bigophone artisanal conservé au centre Saint-Exupéry de Massy
* Photo de deux bigophones trombones fabriqués vers 1900, longueur 108 cm, carton bouilli, peint style palissandre.
* Photo de la médaille du concours de bigophones de juillet 1906 à Milly-La-Forêt
* Photo d'une fanfare belge combinant des bigophones avec des instruments classiques : caisse claire, grosse caisse et cymbales, clarinette, bugle, saxhorn.
* La fanfare des Bigotphoneux châtelleraudais.
* Le char des Bigotphoneux châtelleraudais en 1930.
Articles liés[modifier]
Sur les autres projets Wikimédia :
* « Bigophone », sur Wikimedia Commons (ressources multimédia)
* Liste de sociétés bigophoniques
* Goguette
* Liste de goguettes
* Société festive et carnavalesque
* Kazoo
* Fanfare des Beaux-Arts
Lien externe[modifier]
* Une société bigotphonique qui existe toujours à Châtellerault : la Fanfare des Bigotphoneux.
* Portail de la musique Portail de la musique
* Portail de Paris Portail de Paris
* Portail des fêtes et des traditions Portail des fêtes et des traditions
* Portail de Poitou-Charentes Portail de Poitou-Charentes
Ce document provient de « http://fr.wikipedia.org/wiki/Bigophone ».
Catégories : Instrument à vent | Musique de carnaval | 1881 | Carnaval de Paris | Goguette | [+]
Catégories cachées : Portail:Musique/Articles liés | Portail:Paris/Articles liés | Portail:Île-de-France/Articles liés | Portail:France/Articles liés | Portail:Europe/Articles liés | Portail:Fêtes et traditions/Articles liés | Portail:Poitou-Charentes/Articles liés
Outils personnels
* Basilou
* Page de discussion
* Préférences
* Liste de suivi
* Contributions
* Déconnexion
Espaces de noms
* Article
* Discussion
Variantes
Affichages
* Lire
* Modifier
* Afficher l’historique
* Ne plus suivre
Actions
* Renommer
Rechercher
Rechercher
Navigation
* Accueil
* Portails thématiques
* Index alphabétique
* Article au hasard
* Contacter Wikipédia
Contribuer
* Premiers pas
* Aide
* Communauté
* Modifications récentes
* Faire un don
Imprimer / exporter
* Créer un livre
* Télécharger comme PDF
* Version imprimable
Boîte à outils
* Pages liées
* Suivi des pages liées
* Importer un fichier
* Pages spéciales
* Adresse de cette version
* Citer cette page
Autres projets
* Wikimedia Commons
* Dernière modification de cette page le 9 août 2011 à 16:51.
* Droit d'auteur : les textes sont disponibles sous licence Creative Commons paternité partage à l’identique ; d’autres conditions peuvent s’appliquer. Voyez les conditions d’utilisation pour plus de détails, ainsi que les crédits graphiques. En cas de réutilisation des textes de cette page, voyez comment citer les auteurs et mentionner la licence.
Wikipedia® est une marque déposée de la Wikimedia Foundation, Inc., organisation de bienfaisance régie par le paragraphe 501(c)(3) du code fiscal des États-Unis.
* Politique de confidentialité
* À propos de Wikipédia
* Avertissements
* Affichage mobile
* Wikimedia Foundation
* Powered by MediaWiki